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COVID-19: dans enfer mental des tyrans

16 décembre 2020

Qu’il est commode, quand on s’oppose politiquement ou idéologiquement à des personnes, de les rejeter sans essayer les comprendre. C’est une réaction humaine. Une autre démarche consiste à essayer de rentrer dans leur esprit, de ressentir ce qu’elles ressentent.

Photo par Frank Busch sur Unsplash

Tous les points de vue se valent-ils ? Non, mais il n’y a pas besoin d’être très philosophique à ce sujet : il suffit de savoir que Mère Nature (l’univers matériel qui nous entoure, avec ses êtres vivants et ses êtres humains) regarde les idées humaines avec une juste indifférence. Et de la même façon qu’elle fait exploser les fusées qui ont des joints déficients1, elle précipite tôt ou tard les gouvernements qui ne savent pas travailler pour le bien des gens, ou n’ont pas une vision saine du risque. Les idées nous font vivre; Mère Nature se plie aux bonnes idées; elle brise les mauvaises.

Et ainsi de nombreux fanatismes religieux ou politiques du passé sont partis dans le dépotoir de l’Histoire humaine. Cela inclut le fascisme et le communisme, deux systèmes obscurantistes du XXème siècle. Ce n’est pas les débats d’idées qui les ont détruits, mais la dure réalité des faits. À la fin de la Seconde guerre mondiale, les fascismes de l’Italie et l’Allemagne furent vaincus par l’argumentation-massue des canons, des bombes et des armées d’invasion. La Russie, remise brutalement à la réalité par son industrie et son économie mourantes au début des années 1990, s’effondra dans un chaos social indescriptible, accompagné de misère et de honte nationale. Les enfants d’aujourd’hui apprennent les noms des leaders de ces régimes, comme autant de vilains de l’Histoire qui servent de repoussoirs.

Qu’en est-il des tenants de la dictature sanitaire de 2020, ces membres du gouvernement Français, Suisses et Belge qui luttent contre le COVID-19 ? Ces ministres de la santé, ces médecins cantonaux qui exigent, ordonnent, menacent, punissent ?

Ce que nous devrions comprendre à leur sujet, c’est qu’ils s’estiment sincèrement investis d’une mission de salut public. Dans leur propre esprit, ils travaillent pour une mission supérieure. Ils ont admis à eux-mêmes qu’ils doivent sauver la portion humanité qui leur a été confiée, malgré elle.

L’autoritarisme est une position profondément impopulaire

Et ce même s’il est évident (en dépit de leur propagande triomphale) que les tenants de l’autoritarisme sanitaire, n’ont pas le peuple de leur côté, et qu’ils ne l’ont jamais eu. Ils sont en fait impopulaires et uniformément détestés par la plupart des milieux de la société. Et n’est-il pas étonnant que plus le niveau d’éducation est élevé, plus ce rejet est fort ?

En Suisse, le référendum contre le Droit d’urgence lié au COVID-19 a facilement réuni ses 50‘000 signatures alors que le délai référendaire était loin d’être terminé, malgré la difficulté de récolter des signatures dans les rues.

En dépit de ce que la télévision d’Etat et les journaux officiels affirment, une majorité de la population suisse est opposée par principe à ce droit d’urgence.

Le mythe nocif du bon berger (en politique)

Photo par Mohamad Babayan sur Unsplash

Pour comprendre cette minorité qui s’est emparée du pouvoir politique et qui s’y accroche vigoureusement, il faut avoir à l’esprit des images comme le bon berger avec ses brebis égarées; la sollicitude paternelle (que les rois du passé affectionnaient particulièrement); ou l’amour maternel (que la mère soit l’Eglise ou une impératrice).

Ces gens se sentent gardiens du troupeau ou d’enfants. Ils se sentent responsables d’une masse d’individus essentiellement incapables de penser. Lorsque leurs administrés croient «  penser  », c’est qu’ils s’égarent du droit chemin. Hier ces «  penseurs  » abusifs étaient appelés hérétiques, des contre-révolutionnaires (ou des révolutionnaires), des indifférentistes2 ou des déviationnistes. Aujourd’hui ils sont des «  complotistes  » ou des «  abonnés au fake news  ».

Il ne faut pas commettre l’erreur de penser que c’est les idées qui étaient condamnables à leurs yeux. Le crime, aux yeux des bons bergers, ou des parents affectionnés du peuple, était d’avoir des idées; de penser.

Dans leur esprit, les bons bergers ont été choisis, parmi tous les hommes, parce qu’ils sont supérieurs à leurs semblables, par leurs capacités intellectuelles. Inversément, leurs congénères sont inférieurs.

Et la fameuse bioéthicienne qui se présente sur les plateaux de télévision suisses en disant qu’elle représente la Science, est sincèrement convaincue qu’elle a été élue, parmi ses semblables, en raison de sa supériorité intellectuelle et morale sur son prochain. Et que les êtres à qui elle parle – comme prêtresse de sa divinité – lui sont intellectuellement inférieurs, par définition.

Songeons que ces personnes parlent à leurs semblables à travers une sorte de vitre en plexiglas fumé. Le monde, peur elles, se divise donc en deux: il y a ceux qui écoutent la Parole de Vérité et qui se soumettent aux injonctions du Pasteur; et le reste est formé de sots, d’ignorants et de malhonnêtes, qui devront être réduits soit par les exhortations, soit par la force. La police, dès lors, poursuivra une mission de répression d’intérêt supérieur.

La plupart des soi-disant «  scientifiques  » des Conseils ou Task Forces du COVID-19 sont complices d’une fraude intellectuelle évidente. Car toutes les personnalités universitaires éminentes qui y participent ne peuvent (dans le sens réel) prétendre à la «  science  » que quand elles sont dans l’environnement bien contrôlé de leur laboratoire.

Mais placées où elles sont dans des processus de décision politiques, au milieu de variables sauvages qui leur échappent complètement, dans un chaos social et économique, soumis aux pressions de partis, aux intérêts financiers de multinationales et confrontés à la colère populaire, elles ne sont que des bouchons de liège sur l’océan des évènements. Dans leur confusion intellectuelle, le fanatisme et l’intolérance sont les dernières bouées morales, avant la noyade du cerveau.

Ne leur demandez pas, toutefois, d’admettre leur fraude intellectuelle; car vous leur ôteriez le dernier rempart qui les sépare de la folie.

La faute morale : se croire des Messies politiques

Comme des naufragés, ils se raccrochent donc à leur radeau intellectuel : leur croyance à une Science – qui n’en est plus une, mais simplement une divinité hautaine et intolérante. Comme Cromwell avant eux (qui servait Dieu), ou alors Robespierre (qui servait la Révolution) ou Lénine (qui servait la Classe ouvrière), ils se raccrochent à une idée fallacieuse et traîtresse: qu’ils ont reçu la Mission supérieure de sauver leurs semblables malgré eux.

Vladimir Ilitch Lenine (1870-1924)

Quand on détient la Vérité supérieure, on n’écoute pas, on ne discute plus : on a le devoir de contraindre son prochain à se plier à elle, de gré ou de force. Dans cette conception du monde, l’autorité politique naît de deux choses nécessaires: l’existence d’une Vérité indiscutable qui transcende l’existence; et le fait que certains individus ont été élus parmi leurs semblables pour remplir cette mission de véhiculer et diffuser cette Vérité supérieur, de gré ou de force.

Ces responsables de l’Organisation Mondiale de Santé, ces politiciens et ces membres de Task Force convaincus qu’ils agissent par altruisme, sont en réalité gouvernés par un monstrueux égotisme : ils se voient comme élus et représentants d’un intérêt supérieur. Et que eux, eux seuls, en raison de leur supériorité acquise sur leurs semblables, ont reçu la licence et la Mission d’imposer des choix au reste de l’humanité.

Ce ne sont pourtant pas des Prométhée – come le bon Dr. Frankenstein de Mary Shelley – qui avaient cru offrir un cadeau de connaissance à l’humanité qu’elle n’était pas capable de maîtriser, et avait causé le mal sans le vouloir.

Ici c’est une autre dérive: c’est que les individus affectés par ce que les anciens grecs appelaient hubris3. C’est la maladie morale de ceux qui, on se croyant les représentants des Dieux, se font les égaux des Dieux. Ce sont les prêtres d’Amon, les Inquisiteurs zélés, les Hussards noirs de la IIIème République, les Bolchéviques qui faisaient régner la terreur dans les villes et les campagnes en 1919; ainsi que les Chemises noires de Mussolini, les commissaires politiques de l’Union soviétique ou les zélotes de Mao Tse Toung.

Ou encore Carrie Nation qui, appelée par Dieu, allait détruire les bars des avec sa hachette, afin de sauver l’humanité de l’alcoolisme. Très différente de Lénine ou Mao intellectuellement, elle avait en commun avec eux le trait essentiel: l’idée de sa mission supérieure de conduire les êtres humains – car ces derniers n’étant pas dignes de se gouverner tous seuls, ils doivent être menacés et frappés jusqu’à ce qu’ils se comportent en moutons dociles et prennent le bon chemin.

Cette hubris est la considération fondamentale, qui est à la source de toutes les conceptions de l’autoritarisme: l’inégalité essentielle qui existe et doit continuer d’exister entre les êtres humains. Il y la supériorité de ceux qui doivent commander parce que leur essence d’êtres élus les place aux-dessus du reste de l’humanité pour servir de bergers. Et il y a l’infériorité de la masse des brebis et des moutons, dont le rôle fondamental est de suivre les indications, par la carotte ou le bâton.

Ecoutez les discours de l’OMS ou du World Economic Forum, ou des politiciens en charge de la lutte contre le COVID-19 et notez leur dimension messianique: c’est-à-dire qu’ils sont des «  messies  », c’est-à-dire des envoyés de la Divinité (messie et mission sont cousins: ils veulent dire «  personne envoyée  » et «  agir en tant qu’envoyé  »).

Ils se conçoivent donc comme des envoyés parmi l’humanité; servant une mission qui, en raison de son caractère supérieur, doit s’imposer et imposer sa volonté à chaque être humain. Le monde idéal pour lequel ils oeuvrent n’aura pas place pour les droits de l’homme et la démocratie. Pourquoi ? Parce qu’en raison de leur place d’Élus, il ne peut pas y avoir de place pour le libre-arbitre d’êtres humains qui, en se perdant dans leurs propres choix, entraveraient cette Mission. Dès lors le bon Français, Belge ou Suisse à deux devoirs : se taire et obéir. On distribue des directives, mais il ne faut pas expliquer le pourquoi ou le comment; car de telles considérations sont hors de portée du troupeau. La «  pédagogie  » est forcément une simplification adressée au troupeau: elle exclut la compréhension des tenants et des aboutissants par les êtres inférieurs.

La prochaine fois que nous les voyons, songeons donc qu’ils sont sincères dans leur mépris de leur semblables : c’est donc sincèrement qu’ils rejettent les valeurs de la démocratie, de l’égalité entre les êtres humains, et même la bonne foi. Et même s’ils se livraient à des trafics d’influence comme on les accuse parfois, ce serait en parfaite sincérité. Car ces multinationales de la pharma, même avec leurs méthodes discutables, sont sans aucun doute des instruments de cette volonté supérieure ?

Et donc même quand ils mentent, ils sont toujours de bonne foi. Car c’est «  pour le bien commun  » qu’ils mentent. Et mentir à un troupeau qui ne pense pas, ce n’est pas un mal : c’est juste arranger la vérité pour que le troupeau aille dans la direction voulue. Seule compte la Mission de salut public.

Le test pour distinguer les fanatiques politiques, du reste de l’humanité ?

Mais quel chemin ces êtres ont-ils pris pour se retrouver dans une pareille situation? Il y a un point où leur chemin de cette minorité d’aristocrates (littéralement: ceux qui gouvernent parce qu’ils sont «  meilleurs  ») a divergé du reste de l’humanité, notamment dans les Etats démocratiques.

Ce n’est pas pour rien que les deux principes de démocratie et égalité en droit des êtres humains vont de pair. C’est parce, régulièrement, des individus ou des petits groupes politiques surgissent qui se croient des élus d’une Mission supérieure, et entreprennent d’imposer leurs préjugés et leurs obsession à leurs semblables.

Le test pour différencier les fanatiques politiques du reste de l’humanité devrait être relativement facile. Contrairement à ce que prétend la fameuse bioéthicienne, il ne dépend pas du quotient intellectuel, des relations avec les médias officiels, ni des titres universitaires.

Il est contenu dans l’article premier de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Article Premier, Déclaration universelle des droits de l’homme

Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Ils sont doués de raison et de conscience et doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité.

La plupart des êtres humains souscrivent volontiers à ce principe. Et il y a ceux qui n’y souscrivent pas, car ils se croient supérieurs à leur semblables.

Mais vous verrez que la conviction de l’infériorité intellectuelle des autres humains, et le «  droit d’autorité  » qui l’accompagne forcément (qui implique le déni de la liberté d’autrui), conduisent inévitablement au rejet de l’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Ils se sont exclus de l’humanité, c’est-à-dire des relations ordinaires avec leurs semblables. Ils se sont isolés du monde.

Donc, quand nous parlons à un ministre de la santé, un représentant du WEF ou de l’OMS, ne nous étonnons pas qu’ils nous traitent de haut, et qu’ils méprisent notre intellect de toute leur âme et de toute leur force. Qu’ils n’écoutent plus un seul mot de ce que disent leur semblables. Et en même temps, qu’ils se sont convaincus, dans leur coeur, de tout l’amour qu’ils vouent à l’humanité et à ses meilleurs intérêts.

Nous avons affaire à des renégats sincères de la démocratie et des droits de l’homme. Nous avons affaire à des malades moraux, des êtres qui se sont tellement isolés à cause de leur haine et leur mépris du genre humain, que la seule place qu’il peuvent encore concevoir pour eux-mêmes dans la société, est celle de la supériorité morale vis à vis de 99% de la population.

Certes, leur prétention d’amour pour l’humanité (dans un sens abstrait et désincarné), est bien différente que l’amour pour des êtres humains en cher et en os. Face à l’infériorité manifeste du genre humain, ils se sentent légitimés à agir en tyrans: «  Qu’ils nous haïssent, pourvu qu’ils nous craignent!4  ».

J’ignore si le modèle ci-dessous explique tout, et complètement, ce qui se passe dans la tête des défenseurs de la dictature sanitaire de 2020, qu’ils soient politiciens, fonctionnaires internationaux, serviteurs zélés des multinationales de la pharma, ou «  bioéthiciens  » au service des précédents.

Mais c’est sans un doute un enfer pour ces personnes assiégées dans leur conscience, et si remplies de peur des autres qu’elles n’osent plus échanger deux idées. Elles ne peuvent plus «  qu’asséner  » leurs arguments, ou frapper physiquement quand cela ne suffit plus.

Et donc qu’au moins, cette guerre pour les droits humains et contre la tyrannie sanitaire de quelques fanatiques politiques, soit une guerre sans haine. Pour revenir à Mère Nature (qui n’est qu’une façon romantique de regarder l’univers qui nous entoure), c’est-elle qui se fait l’arbitre impartial des idées. Ne nous abaissons pas au niveau de ces malheureux exclus du genre humain, qui, dans leur délire pathétique de la «  Science  », se font passer pour ses mandataires. Ne nous substituons pas à Mère Nature; ne jouons ni à Dieu, ni à ses envoyés.

Nous avons le droit inaliénable de nous battre pour nos droits politiques, sociaux, économiques, etc, même si cela veut dire priver une minorité d’extrémistes de leurs prérogatives. Au-delà de cela, tout un chacun a droit de vivre avec ses idées, même si ce sont des fumées idéologiques. Mère Nature semble reconnaître implicitement les idées qui s’alignent avec ses lois naturelles; pour les autres, elle s’en moque absolument. Alors, si nous vivons vraiment en démocratie, faisons au minimum preuve d’un peu de tolérance.

Faisons confiance aux êtres humains. Et même si les enseignants et les prophètes ont toujours été les bienvenus, il n’y a vraiment pas besoin de prêtres ou de messies politiques pour imposer leurs modes de pensée à l’humanité.

Ce qui nous ramène aux libertés fondamentales de chaque être humain.

Déclaration universelle des droits de l'homme, 1948

  1. Référence à l’explosion de la navette spatiale Challenger au décollage, en Janvier 1986, effectivement causé par des joints déficients sur une des deux fusées accessoires à combustible solide. Voir Trudy E. Bell and Karl Esch, «  The Challenger Disaster: A Case of Subjective Engineering  », 28 Janvier 2016, https://spectrum.ieee.org/tech-history/heroic-failures/the-space-shuttle-a-case-of-subjective-engineering 

  2. Indifférentiste: dans la 1ère moitié du XIXe siècle, personne qui pensait que le salut spirituel pouvait être trouvé en dehors d’une Église officielle. 

  3. hubris: «  Chez les Grecs, tout ce qui, dans la conduite de l’homme, est considéré par les dieux comme démesure, orgueil, et devant appeler leur vengeance.Littéraire. Outrance dans le comportement inspirée par l’orgueil ; démesure : Journalistes se défiant de l’hubris.  » Dictionnaire Larousse 

  4. Devise latine (oderint dum metuant), adoptée par l’empereur romain Caligula (qui régna de 37 à 41 de notre ère).